LEX OCCULTUM
OCCULTISME, MYSTÈRES ET SOCIÉTÉS SECRÈTES AU XVIIIe
PRENEZ VOTRE CHAPEAU, VOTRE CAPE ET VOTRE PISTOLET OU VOTRE RAPIÈRE, FOURREZ VOTRE CRUCIFIX OU VOS PARCHEMINS ÉSOTÉRIQUES DANS VOTRE POCHE ET ENFOURCHEZ VOTRE CHEVAL… CE SOIR IL VA FALLOIR FAIRE LA PEAU À CE VAMPIRE QUI TERRORISE LE COMTÉ DEPUIS TROP LONGTEMPS, MAIS PRENEZ GARDE AUX AGENTS DES ILLUMINATI, DES TEMPLIERS OU DU CULTE DE LA SORCIÈRE, POUR UNE RAISON OU POUR UNE AUTRE ILS POURRAIENT VOUS METTRE DES BÂTONS DANS LES ROUES… BIENVENUE DANS L’UNIVERS SOMBRE ET DÉCADENT DE LEX OCCULTUM !
Lex Occultum
Type: jeu de rôle
Auteurs: Théodore Bergqvist, Magnus Malmberg, Luca Cherstich, Anders Jarve, Richard Nilsson, Dan Slottner & Matthias Berglin
Illustrateurs: Justin Sweet, Alvaro Tapia, Ola Larsson, Per Sjögren, Peter Bergting & Trevor Denham
Éditeur: Riotminds pour la VO et Arkhane Asylum pour la VF
Disponiblité: disponible
Genre: Historique occulte
TRAITS
Background:
-une version sombre et surnaturelle de l’Europe du XVIIIe siècle
-des querelles philosophiques entre science et religion
-des sociétés occultes qui veulent contrôler le monde
Gameplay:
-une création de personnage un peu laborieuse
-quelques règles particulièrement bien adaptées à l’univers
Produit:
-Alter Ego, Guide du joueur, livre à couverture cartonnée en couleur de 120 pages
-Lex Libris, Guide du maître de jeu, livre à couverture cartonnée en couleur de 248 pages
-un robuste écran à quatre volets avec lequel est fournie une carte de l’Europe au XVIIIe siècle où sont dissimulés des symboles occultes…
Le théâtre du monde
Lex Occultum nous propose de jouer en Europe à une époque où Voltaire critique la religion chrétienne, où Diderot et Dalembert écrivent l’Encyclopédie qui synthétise les connaissances de leur temps, où Madame de Pompadour puis Madame du Barry règnent sur la cour et les arts comme le roi sur son royaume et où le comte de Cagliostro fascine les puissants par ses connaissances thaumaturgiques. À cette époque, l’Europe oscille entre intrigues de cours et guerres ouvertes, entre emprise de la religion et raison scientifique, des somptueuses cours de Versailles ou de Schönbrunn aux bas-fonds des cours des miracles. Pourtant le monde de Lex Occultum n’est pas tout à fait celui de notre XVIIIe siècle. Il nous en offre une vision déformée, plus sombre, gothique (au sens du roman gothique) et surtout surnaturelle, où vampires, loups-garous et démons rôdent dans les ruines au crépuscule et où les sociétés secrètes se livrent une guerre sans merci pour diriger le monde et mettre la main sur d’antiques sources de pouvoir depuis longtemps oubliées.
Occultisme, science et religion
Le jeu vous propose de jouer des personnages aux prises avec les différents pouvoirs qui veulent imposer leur vision du monde et asseoir leur domination mais aussi avec les menaces bien réelles représentées par les créatures surnaturelles et le Mal. Vos personnages vont enquêter, se plonger dans les intrigues des grands de ce monde qui cachent souvent des secrets inavouables et des vérités terrifiantes. Cependant, outre le frisson, le jeu propose aux personnages de participer aux querelles philosophiques du temps et c’est là une excellente idée. Les personnages ne sont pas de simples enquêteurs de l’occulte, chassant le Mal et les monstres, même s’il est possible de s’en tenir à cela. Au contraire, dans les scénarii actuellement proposés, les personnages devront souvent se positionner dans le conflit qui oppose la science et la religion ou dans les affrontements entre sociétés secrètes pour le pouvoir, sans parler de la politique et de ce qu’on n’appelle pas encore la lutte des classes. Toute la description du monde faite dans Lex Libris, le guide du maître du jeu, fait ressortir ces différents aspects. L’histoire du monde nous est donnée du point de vue de l’Église avec le fameux découpage en six âges fait par Saint-Augustin, pour nous plonger dans la vision du monde offerte par la culture chrétienne depuis la fin de l’Antiquité.
Cette description met en outre en avant des pistes pour créer des intrigues ésotériques, en évoquant par exemple l’origine de la Franc-Maçonnerie des Illuminati ou des Templiers, des artefacts antiques et merveilleux comme Ourim et Thoummim, les deux composants du pectoral du Grand Prêtre d’Israël qui lui permettaient de voir l’avenir ou les ouvrages occultes comme le Corpus Hermeticum écrit par Hermès Trismegiste. La description synthétique des pays et des villes d’Europe insiste quant à elle sur la politique et la diplomatie mais également sur la place de la religion, des sciences et techniques et sur l’occulte pour permettre de créer des histoires typiques du jeu et s’approprier son atmosphère si particulière.
Les personnages
Les personnages accessibles aux joueurs sont assez classiques et attendus dans un tel univers. Leur création occupe l’essentiel du deuxième livre, Alter Ego, le Guide du joueur. Créer un personnage à Lex Occultum peut paraître simple de prime abord mais s’avère vite assez laborieux et chronophage. Certes les nombreuses options vous permettent de personnaliser vos créations, mais la répartition des points entre les compétences, disciplines et spécialités est particulièrement fastidieuse, d’autant qu’elles ne coûtent pas le même nombre de points et qu’on ne peut pas prendre une spécialité si on n’a pas acheté la compétence et la discipline dont elle dépend.
Cependant, certains aspects de la création de personnage sont intéressants et plutôt originaux comme les sphères de pouvoir: administrative, artistique, commerciale, criminelle, militaire, occulte, religieuse et scientifique. Les points investis dans chaque sphère traduisent l’influence et la réputation du personnage auprès de ses pairs, qu’ils soient nobles, ecclésiastiques, chercheurs ou hors-la-loi. Un dernier élément colle particulièrement bien à l’univers, c’est l’intérêt porté aux vêtements de vos personnages. En effet ces vêtements, et leur état, reflètent votre appartenance sociale et sont importants pour l’interaction avec les PNJ. Une assez longue section détaille tout ce qu’il faut savoir sur l’habillement, mais aussi les perruques et les accessoires et sur la façon d’en prendre soin. Il n’est pas inutile de s’en occuper d’autant que cela a un impact sur vos jets d’Impression (voir plus bas). Cela ravira très certainement le fan de reconstitutions historiques qui sommeille en vous. On peut cependant regretter l’absence d’images et de définitions qui rendent difficile la création d’une tenue adéquate.
Un système à prendre en main
Pour réussir une action il faut faire un score inférieur ou égal à la compétence utilisée à l’aide d’1d20. «1» est automatiquement une réussite et «20» automatiquement un échec. Le niveau de compétence peut être modifié par une discipline et une spécialité qui s’ajoutent à la compétence et ainsi rendent le jet plus facile. Les modificateurs de circonstance quant à eux, comme les conditions météo ou des manoeuvres de combat particulières peuvent enlever des points au niveau de compétence et ainsi rendre le jet de dé plus difficile.
Un jet de dés est particulièrement en adéquation avec l’univers. Il s’agit du jet d’impression. Dans un monde comme celui de Lex Occultum l’apparence compte énormément… Mais elle n’a pas le même impact sur tout le monde. Les jets d’impression sont notamment utilisés pour déterminer la première attitude des PNJ quand les PJ s’adressent à eux. Pour faire ce jet d’impression, il faut d’abord calculer les facteurs d’impression que sont le statut social, le charisme, la place dans les sphères de pouvoir, les compétences sociales et leurs dérivés ainsi que la valeur de mode des vêtements du personnage. Tous ces facteurs auront en outre un impact différent selon que les PNJ en face sont des courtisans de Versailles ou des malfrats auxquels vous voulez soutirer des informations.
Même si dans un jeu comme celui-ci, il faut savoir selon moi prendre ses distances avec les strictes valeurs chiffrées, elles montrent cependant toute l’importance des codes sociaux auxquels il faut faire attention. Sinon, bien entendu, comme c’est un jeu à tendance horrifique, un jet de peur matérialise l’impact psychologique des créatures monstrueuses. Ce jet fait directement perdre des points de santé mentale d’une manière qui peut vite s’avérer catastrophique pour le personnage.
En conclusion
Vous l’aurez compris, l’univers de ce jeu entre histoire en costume, machinations diaboliques et créatures horrifiques est une réussite. Le système s’avère cependant un peu lourd à prendre en main au début, surtout à la création de personnage, même si certaines règles collent bien à l’univers. Il aurait été vraiment utile que les auteurs nous fournissent plus d’exemples de mécanique de jeu dans leur texte qu’ils ne le font. Un dernier conseil pour préparer votre première partie serait d’impliquer les PJ dès le début dans une ou plusieurs sociétés occultes afin de leur donner au départ une motivation pour se mêler de ce qui ne devrait pas de prime abord les regarder.
Le jeu a une véritable identité et les scénarii actuellement parus sont de vraies réussites… On attend la suite!
Vincent BLANCHARD.
DURA LEX SED LEX…
Il faut quand même vous le dire… ça ira mieux après. Non mais franchement quelle idée d’appeler ce jeu Lex OccultUM! Lex, la loi en latin, est un mot féminin, le jeu devrait s’appeler Lex Occulta! Quitte à prendre des mots latins pour donner un titre à un jeu, ne faudrait-il pas respecter la grammaire de base? On me rétorquera qu’une terminaison en «um» ça fait plus latin mystérieux… Est-ce vraiment une raison? D’autant que dans la version originale le jeu s’appelle en réalité Götterdämmerung, le Crépuscule des Dieux, titre emprunté au quatrième opéra de la tétralogie de Wagner. Ce titre original correspond parfaitement aux enjeux de Lex Occultum car les auteurs s’intéressent à ce moment où la toute-puissance de la religion est remise en cause par la raison, la recherche scientifique et la révélation des secrets… Le crépuscule des dieux en somme…
S’HABILLER AU XVIIIe SIÈCLE
https://www.compagnie-ducostume.com/costumes/xviiie-siecle
LES COMBINAISONS COMPÉTENCE / DISCIPLINE / SPÉCIALITÉ
La répartition des points dans les différentes compétences, disciplines et spécialités est tellement complexe que vous pourriez laisser passer certaines combinaisons qui ont pourtant une grande importance dans le jeu. Voici une liste, très subjective mais qui a bien résisté au test, des combinaisons à ne pas laisser de côté:
• Combat / Expérience de combat / Réflexes de combat: chaque niveau de Réflexes de combat ajoute deux points à l’initiative.
• Discrétion / Repérage / Observation: c’est l’équivalent dans Lex Occultum de la perception.
• Discrétion / Repérage / Investigation: c’est l’équivalent du Trouver Objets Cachés de l’Appel de Cthulhu. Dans un jeu à enquête c’est plutôt important.
• Communication / Linguistique / Langue étrangère: notre jeu se passe en Europe, faites bien en sorte qu’autour de la table les langues européennes les plus courantes: français, anglais allemand, italien et espagnol sont parlées par les personnages. Ils peuvent partager une langue commune et chaque personnage en parler une ou deux en plus. Et n’oubliez pas le latin et le grec ancien… Dans un jeu sur les secrets occultes c’est plus que nécessaire…
LE MYSTÈRE ÜBEL STAAL
Cette histoire se déroule dans la petite ville tranquille de Koblenstadt, petite ville du Palatinat du Rhin, à l’ouest du Saint-Empire romain germanique. Attention, si vous voulez être joueur ne lisez pas ce qui suit. Un occultiste local, Übel Staal, a fait l’acquisition d’un objet très particulier une vingtaine d’années avant le début de notre histoire et cherche à le revendre. Cet objet va causer la perte de l’occultiste et les PJ vont devoir enquêter sur sa mort et seront confrontés à des concurrents prêts à tout pour récupérer l’objet en question… Ce scénario est parfait pour s’approprier l’univers et les enjeux de Lex Occultum. Il est très bien écrit, et donne une véritable liberté aux joueurs dans leur enquête tout en proposant au MJ de faire peu à peu monter la pression. On y trouve aussi bien de l’enquête, de l’action et du surnaturel qui gagne en puissance, bref… Faites-le jouer! Vous y trouverez un objet vraiment unique qui peut faire l’objet d’une campagne par la suite, surtout si vos joueurs s’en emparent… Tout ce que l’Europe compte de sociétés secrètes cherchera à s’en emparer s’ils ne sont pas assez discrets dans la suite de leurs recherches…
ROI-DE-RATS
Roi-de-rats est la première campagne pour Lex Occultum. Nous sommes dans des enjeux bien supérieurs à ceux du Mystère Übel Staal. Il en va ici d’une tentative de déstabiliser le roi de France et de porter un coup majeur à la croyance en Dieu… Ni plus ni moins. L’enquête des PJ aura au départ une allure classique de recherche d’un meurtrier et de révélation d’un complot mais au fur et à mesure que l’histoire progresse, ils découvriront des secrets qui bousculeront leurs certitudes et les conduiront à faire des choix cruciaux quant à la révélation ou non de certaines vérités… Là encore les scénarii sont bien écrits, les joueurs ont une assez grande autonomie pour choisir quelles pistes suivre en priorité et leurs pas les mènent un peu partout au royaume de France et les confrontent à de nombreuses sociétés secrètes et PNJ hauts en couleur.
PAROLES DE JOUEUR
«N’ayant pas une grande expérience de jeu en dehors de D&D, j’ai adoré cette plongée dans une Europe du XVIIIe «réaliste», comme si j’étais entré dans une machine à remonter le temps, mais en découvrant à l’arrivée une magie qui aurait été oubliée. La période choisie, en plein clash des lumières et de la science, avec la religion et la politique est une bonne source pour des aventures, et j’ai eu l’impression de dynamiter les images trèsguindées de mes livres d’histoire!» – Maxime.«Très bonne sensation d’immersion dans un univers où les connaissances occultes le dispute à la rationalité scientifique, on découvre avec beaucoup de plaisir l’Europe du XVIIIe siècle et des milieux sociaux très différents. Par contre la fluidité de certains mécanismes repose complétement sur un MJ expérimenté et sa capacité à les transcrire simplement.» – Isabelle.
«Super ambiance, dépaysante, du scénario, qui nous fait jouer dans
une Europe à la fois mystérieuse et familière. Je suis moins convaincu par le système, inutilement compliqué à mes yeux, qui ne me donne pas du tout envie de refaire un personnage, alors que j’adore ça normalement.» – Charles.