STAR WARS – AUX CONFINS DE L’EMPIRE

PAR-DELÀ LA BORDURE

PATIENCE ET LONGUEUR DE TEMPS

TITAM - JDR MagStar Wars – Aux Confins de l’Empire: Par-delà la Bordure
Auteurs: Sterling Hershey, Mark Warren
Illustrateurs: David Kegg
Éditeur: Edge Entertainment
Genre:  Space Opéra

TRAITS
Background:
-varié
-haletant

Gameplay:
-fl uide
-narratif
-épique

Produit:
-bien traduit
-clair
-bien illustré

 

TITAM - JDR MagDans les années 80 et 90, les grosses licences de jeu de rôle étaient exploitées avec l’enthousiasme bon enfant d’un monde qui était seulement à l’aube de l’inflation juridique. Les univers du Seigneur des Anneaux et de Star Wars avaient ainsi été les terrains de jeu de créateurs de jeux qui se foutaient royalement de ce qui pouvait être canonique ou non. De plus, le multimédia étant quasi inexistant (j’ose à peine parler de transmédia au risque d’être blackboulé dans la rubrique «Aspirine»), les auteurs se moquaient bien de savoir si tel PNJ, qu’ils créaient, allait être validé par les instances (forcément sérieuses) qui s’occupaient à la fois de la cohésion et des droits issus de ces univers. Alors lorsque Star Wars a repointé le bout de son nez, un sentiment contradictoire de joie (d’un côté Fantasy Flight Games) et de peur parfaitement raisonnée (de l’autre un séide de Lucas Industries: Lucas Books) ont animé les fans du Star Wars D6 que certains d’entre nous sommes encore.

Le kit d’initiation, s’il était prometteur, laissait sur sa faim. Il entamait lourdement les hostilités sur Tatooine – l’éternelle Tatooine… comme si l’espace se recroquevillait une fois de plus pour pondre non pas un trou noir, mais une énième version de la planète reculée la plus visitée de la Galaxie. Une perle prometteuse: le système de jeu. Fluide, narratif, porté sur l’épique, très orienté gameplay et pourvu de ses propres dés.

Les impressionnantes 400 pages du livre de règles ont presque achevé de me convaincre (moi aussi je suis sur le forum Casus No, donc en privé j’ai fait un neurdgasme, et en public je joue les fines bouches un peu délicates). Nous attendions donc avec une certaine impatience la première extension et nous avons pris notre petite claque. D’abord c’est un bon vieux module d’aventure. On arrête de se raconter des histoires, faire lanterner le public pendant des mois en promettant les livres à secrets – c’est bien beau tout cela mais c’est pas mal non plus quand des jeux proposent du matériel clef en main pour jouer.

Par-delà la bordure met en place le cadre d’une chasse au trésor dans l’espace. Tous les éléments du space opera sont présents: traîtres, chantages, planète lointaine et mystérieuse, vaisseau chargé de richesses et de secrets technologiques d’une époque révolue, station spatiale au statut dangereusement indépendant, planète-décharge et chantier naval d’un Empire tentaculaire dépeint en toile de fond. On appréciera aussi les divers encarts qui offrent tout un tas d’options narratives en cours de scénario, la mise en page claire, le texte bien écrit, les illustrations de très bonne qualité et le thème du scénario qui nous immerge parfaitement dans l’univers de Star Wars.

Il faut aussi saluer les traducteurs Vincent Basset et Jérôme Durou, dont on ne sent pas le travail, ce qui est en général la preuve d’une adaptation intelligente. Cependant, on reste un peu sur notre faim du coup en ce qui concerne le développement du background de certains lieux et personnages.

Bref, au risque de passer pour un salaud vendu au grand capital, Star Wars, Edge, Fantasy Flight Games, tout ça c’est certes très mainstream, mais que c’est bon d’avoir une telle perle entre les mains!

Shylock.

 

 

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